L’école au féminin nuit-elle à la réussite scolaire des garçons ?
Comme l’affirmait Lysiane Gagnon dans un article de La Presse au printemps dernier : « On sait aussi que le décrochage, qui est surtout le fait des garçons, prend une partie de sa source dans le fait que l'école est, globalement, une institution faite pour les filles - une institution où […] le personnel est démesurément féminin […] »[1].
Il est clair qu’au Québec les femmes sont majoritaires en éducation. La présence des hommes est très marginale au préscolaire (2 %), faible au primaire (16 %), plus substantielle au secondaire (38 %) et ils sont majoritaires en formation professionnelle (59 %). Ce phénomène n’est pas propre au Québec alors que tous les pays occidentaux connaissent une situation similaire.
Comme l’affirmait Lysiane Gagnon dans un article de La Presse au printemps dernier : « On sait aussi que le décrochage, qui est surtout le fait des garçons, prend une partie de sa source dans le fait que l'école est, globalement, une institution faite pour les filles - une institution où […] le personnel est démesurément féminin […] »[1].
Il est clair qu’au Québec les femmes sont majoritaires en éducation. La présence des hommes est très marginale au préscolaire (2 %), faible au primaire (16 %), plus substantielle au secondaire (38 %) et ils sont majoritaires en formation professionnelle (59 %). Ce phénomène n’est pas propre au Québec alors que tous les pays occidentaux connaissent une situation similaire.
Toutefois, on observe que dans des pays semblables au nôtre quant à la proportion de femmes en éducation, les garçons réussissent mieux ou tout autant que les filles. C’est le cas aux États-Unis (80 % du personnel enseignant du préscolaire, primaire et secondaire est féminin) où les garçons (77 %) réussissent mieux que les filles (76 %). Même phénomène en Suisse (75 % du personnel enseignant est féminin) où les garçons (92 %) réussissent mieux que les filles (88 %). En Allemagne (80 % du personnel enseignant est féminin), les garçons (97 %) réussissent aussi bien que les filles (98 %).
Au Québec, avec une proportion de femmes en éducation équivalente à celle des États-Unis et de l’Allemagne, les garçons (81 %) réussissent moins bien que les filles (92 %). Cela laisse entendre que la proportion de femmes en enseignement n’a pas d’impact sur le décrochage scolaire des garçons. Autrement dit, la performance scolaire des élèves n’est pas influencée par le genre du personnel enseignant.
Au Québec, avec une proportion de femmes en éducation équivalente à celle des États-Unis et de l’Allemagne, les garçons (81 %) réussissent moins bien que les filles (92 %). Cela laisse entendre que la proportion de femmes en enseignement n’a pas d’impact sur le décrochage scolaire des garçons. Autrement dit, la performance scolaire des élèves n’est pas influencée par le genre du personnel enseignant.
Regardons le problème sous un autre angle. Les hommes sont majoritaires en formation professionnelle au Québec. C’est un type de formation qui est aussi considérée comme mieux adaptée aux besoins des garçons. Voilà deux conditions « gagnantes » qui devraient aider les garçons à mieux réussir que les filles si on s’en tient au raisonnement des tenants de « l’école trop féminisée ». Les données ne confirment pas cela.
En formation professionnelle, les garçons (taux de réussite aux études à temps plein de 85,2 %) et équivalant à celui des filles (86,9 %). Si cela n’était pas assez, au niveau universitaire, 70 % du personnel enseignant (temps plein) sont des hommes, pourtant les garçons y réussissent beaucoup moins que les filles.
Mais pourquoi les hommes ne vont-ils pas plus en enseignement ? Trois raisons sont généralement invoquées : 1) La piètre reconnaissance sociale de l'enseignement ; 2) Le salaire peu élevé; 3) L'école est un milieu majoritairement féminin. Les deux premiers arguments sont difficilement recevables :
En formation professionnelle, les garçons (taux de réussite aux études à temps plein de 85,2 %) et équivalant à celui des filles (86,9 %). Si cela n’était pas assez, au niveau universitaire, 70 % du personnel enseignant (temps plein) sont des hommes, pourtant les garçons y réussissent beaucoup moins que les filles.
Mais pourquoi les hommes ne vont-ils pas plus en enseignement ? Trois raisons sont généralement invoquées : 1) La piètre reconnaissance sociale de l'enseignement ; 2) Le salaire peu élevé; 3) L'école est un milieu majoritairement féminin. Les deux premiers arguments sont difficilement recevables :
1. Dans un pays comme la Finlande, où la profession enseignante est très valorisée, la proportion d'hommes dans le secondaire (36 %) est plus faible qu’au Québec (38 %);
2. Certains pointent la faible rémunération de la profession pour expliquer la désaffectation des hommes de l’enseignement. Pourtant, au Luxembourg, où la rémunération est élevée, les femmes dominent en enseignement.
L’explication la plus plausible de la faible présence des hommes en éducation (au préscolaire et au primaire particulièrement) tient au fait « que l’enseignement est fortement associé à la notion de soin, en particulier dans les niveaux inférieurs de l’éducation qui se rapportent traditionnellement davantage aux femmes qu’aux hommes. [2]»
En somme, la désaffectation des hommes de l’éducation préscolaire et de l’enseignement primaire relève plus du stéréotype (l’école associée au soin des enfants) que de la dévalorisation de la profession enseignante et de la faible rémunération.
Cependant, un des effets probables d’une revalorisation de la profession enseignante est d’attirer des candidates et des candidats de qualité en plus grand nombre dans la profession. En Finlande, ce sont les étudiantes et les étudiants qui ont le mieux réussi leurs études secondaires qui sont acceptés en formation des maîtres et ce sont celles et ceux qui obtiennent les meilleurs résultats en formation des maîtres qui sont recrutés pour enseigner.
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[1] Lysiane Gagnon (2009). « Rémunérer les élèves ? », La Presse, 9 mars.
[2] Source: Commission européenne (2010). Différence entre les genres en matière de réussite scolaire. Étude sur les mesures prises et la situation actuelle en Europe. Bruxelles: Eurydice
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