La situation au Québec
Au Québec, la question du décrochage scolaire des garçons refait surface régulièrement, surtout lors de la rentrée scolaire. Très souvent, pour ne pas dire presque toujours, certains médias vont traiter cette question de manière alarmiste, comme si le décrochage scolaire des garçons au Québec était une catastrophe nationale.
Dans les faits, la performance scolaire des garçons au Québec, replacée dans son contexte, est meilleure que celle des garçons dans la plupart des provinces canadiennes. Mieux, les garçons dépassent les filles où sont à peine à quelques points de pourcentage des filles dans plusieurs pays occidentaux. Au Québec, les garçons sont meilleurs que les filles dans deux des trois matières (lecture, mathématique, sciences) évaluées au test international PISA et dans deux des quatre matières (français langue d’enseignement, mathématique, sciences physiques et anglais langue seconde) évaluées aux épreuves uniques du MELS. Les garçons réussissent mieux que les filles dans deux commissions scolaires au Québec et sont à peine à quelques points de pourcentage de différences dans plusieurs autres commissions scolaires.
Alors pourquoi ce discours alarmiste sur le décrochage scolaire des garçons ? En fait, cette manière de traiter la situation des garçons sert certains groupes (les antiféministes entre autres) qui conçoivent l’école comme trop féminine et néfaste à l’expression de la masculinité. Ce discours alarmiste cherche à remettre en cause les acquis des femmes dans la société en faisant des garçons des victimes du système d’éducation.
Faire dire de fausses vérités aux données statistiques
On pouvait lire dans le Journal de Montréal dernièrement le titre d’un article intitulé « 65 % des garçons sans diplôme ». Ces chiffres frappent fortement l’imaginaire. Il est très difficile de rester insensible devant une « réalité » aussi parlante. Pour qui ne sait d’où viennent ces données, il est facile de conclure à une situation dramatique chez les garçons. Dans les faits cependant, dans seulement deux commissions scolaires sur 69 au Québec, 65 % des garçons n’ont pas obtenu un diplôme d’études secondaires (DES) en cinq ans. Pour l’ensemble des garçons des 69 commissions scolaires, c’est en fait 45 % des garçons qui n’obtiennent pas leur DES en cinq ans.
Si on appliquait pour les filles la même manière peu rigoureuse de faire parler les données, le titre de l’article du journal aurait été le suivant: « 51 % des filles n’ont pas de diplôme », de quoi frapper tout autant l’imaginaire de la population. Là encore, dans les faits, il n’y a que deux commissions scolaires sur 69 où 51 % des filles n’obtiennent pas leur DES en cinq ans.
Comment se construit le discours alarmiste ?
Il y a d’abord un constat qui est établi : il est fait état du décrochage scolaire des garçons comme un «drame national» (L’après-rupture, site Internet antiféministe), un « mal profond » (Stéphane Gendron) ou encore «une catastrophe» (Richard Martineau). On identifie ensuite le problème : il y a trop de femmes en éducation (Lysiane Gagnon). Enfin, on propose des solutions : il faut «masculiniser» le personnel enseignant (Mario Roy) et adapter l’école aux garçons (Égide Royer).
Petite enquête au pays des données statistiques sur le décrochage scolaire
Mais qu’en est-il réellement de la réussite scolaire des garçons du Québec ? Comment se comparent-ils aux garçons des autres provinces canadiennes et dans les autres pays (34 pays) de l’OCDE. Et qu’en est-il des femmes en éducation, nuisent-elles vraiment à la réussite scolaire des garçons ? Faut-il plus d’hommes en enseignement afin d’aider les garçons à réussir plus ? Dans un billet publié demain, je tenterai de répondre à la question suivante : « La situation des garçons au Québec est-elle si dramatique que cela? ». Le jour suivant, je tenterai de répondre à cette autre question : « L’école au féminin nuit-elle à la réussite scolaire des garçons ? »
À lire demain : «La situation des garçons du Québec est-elle si dramatique que cela?»
Au Québec, la question du décrochage scolaire des garçons refait surface régulièrement, surtout lors de la rentrée scolaire. Très souvent, pour ne pas dire presque toujours, certains médias vont traiter cette question de manière alarmiste, comme si le décrochage scolaire des garçons au Québec était une catastrophe nationale.
Dans les faits, la performance scolaire des garçons au Québec, replacée dans son contexte, est meilleure que celle des garçons dans la plupart des provinces canadiennes. Mieux, les garçons dépassent les filles où sont à peine à quelques points de pourcentage des filles dans plusieurs pays occidentaux. Au Québec, les garçons sont meilleurs que les filles dans deux des trois matières (lecture, mathématique, sciences) évaluées au test international PISA et dans deux des quatre matières (français langue d’enseignement, mathématique, sciences physiques et anglais langue seconde) évaluées aux épreuves uniques du MELS. Les garçons réussissent mieux que les filles dans deux commissions scolaires au Québec et sont à peine à quelques points de pourcentage de différences dans plusieurs autres commissions scolaires.
Alors pourquoi ce discours alarmiste sur le décrochage scolaire des garçons ? En fait, cette manière de traiter la situation des garçons sert certains groupes (les antiféministes entre autres) qui conçoivent l’école comme trop féminine et néfaste à l’expression de la masculinité. Ce discours alarmiste cherche à remettre en cause les acquis des femmes dans la société en faisant des garçons des victimes du système d’éducation.
Faire dire de fausses vérités aux données statistiques
On pouvait lire dans le Journal de Montréal dernièrement le titre d’un article intitulé « 65 % des garçons sans diplôme ». Ces chiffres frappent fortement l’imaginaire. Il est très difficile de rester insensible devant une « réalité » aussi parlante. Pour qui ne sait d’où viennent ces données, il est facile de conclure à une situation dramatique chez les garçons. Dans les faits cependant, dans seulement deux commissions scolaires sur 69 au Québec, 65 % des garçons n’ont pas obtenu un diplôme d’études secondaires (DES) en cinq ans. Pour l’ensemble des garçons des 69 commissions scolaires, c’est en fait 45 % des garçons qui n’obtiennent pas leur DES en cinq ans.
Si on appliquait pour les filles la même manière peu rigoureuse de faire parler les données, le titre de l’article du journal aurait été le suivant: « 51 % des filles n’ont pas de diplôme », de quoi frapper tout autant l’imaginaire de la population. Là encore, dans les faits, il n’y a que deux commissions scolaires sur 69 où 51 % des filles n’obtiennent pas leur DES en cinq ans.
Comment se construit le discours alarmiste ?
Il y a d’abord un constat qui est établi : il est fait état du décrochage scolaire des garçons comme un «drame national» (L’après-rupture, site Internet antiféministe), un « mal profond » (Stéphane Gendron) ou encore «une catastrophe» (Richard Martineau). On identifie ensuite le problème : il y a trop de femmes en éducation (Lysiane Gagnon). Enfin, on propose des solutions : il faut «masculiniser» le personnel enseignant (Mario Roy) et adapter l’école aux garçons (Égide Royer).
Petite enquête au pays des données statistiques sur le décrochage scolaire
Mais qu’en est-il réellement de la réussite scolaire des garçons du Québec ? Comment se comparent-ils aux garçons des autres provinces canadiennes et dans les autres pays (34 pays) de l’OCDE. Et qu’en est-il des femmes en éducation, nuisent-elles vraiment à la réussite scolaire des garçons ? Faut-il plus d’hommes en enseignement afin d’aider les garçons à réussir plus ? Dans un billet publié demain, je tenterai de répondre à la question suivante : « La situation des garçons au Québec est-elle si dramatique que cela? ». Le jour suivant, je tenterai de répondre à cette autre question : « L’école au féminin nuit-elle à la réussite scolaire des garçons ? »
À lire demain : «La situation des garçons du Québec est-elle si dramatique que cela?»
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